26 septembre 2025 Par la Rédaction Un nouveau scandale éclabousse l’administration publique haïtienne. Cette fois, c’est le Ministère à la C...
26 septembre 2025
Par la Rédaction
Un nouveau scandale éclabousse l’administration publique haïtienne. Cette fois, c’est le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) qui se retrouve au centre d’une tempête. Des fonds alloués à l’amélioration des conditions de vie des femmes détenues auraient été détournés, impliquant directement l’actuelle ministre, Mme Pédrica Saint-Jean.
Quand l’argent des prisonnières disparaît
Ces ressources avaient été mobilisées sous l’ancienne ministre Françoise Suzanne, qui avait déposé plusieurs projets ciblant les femmes incarcérées : distribution de produits hygiéniques, accès à des articles de toilette, amélioration de l’encadrement psychologique. Mais selon un rapport préliminaire de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), une partie importante de ces fonds aurait mystérieusement migré vers des comptes privés appartenant à la ministre actuelle.
Résultat : dans les prisons, la réalité demeure dramatique. Les femmes détenues continuent de souffrir du manque de produits essentiels. « Même un simple kotex n’arrive pas aux prisonnières », déplore une militante féministe.
Malchance ou mauvais choix ?
Face à cette nouvelle affaire, une question fondamentale s’impose :
Sommes-nous condamnés à croire que le pays n’a tout simplement pas de chance avec ses dirigeants, ou est-ce plutôt que nous ne savons pas choisir les bonnes personnes pour servir l’État ?
Car trop souvent, des personnalités soupçonnées ou connues pour leur faiblesse éthique se retrouvent propulsées dans des postes stratégiques. Résultat : la population, déjà fragilisée par la pauvreté et l’instabilité, paye le prix fort de la corruption.
Le rôle des institutions
Cette situation soulève également la responsabilité des institutions chargées de contrôler la gouvernance publique. L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) et la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) sont désormais interpellées pour faire la lumière sur ce dossier. Mais l’expérience passée laisse planer un doute : combien de scandales sont restés sans suite, sans sanction, renforçant ainsi la culture d’impunité ?
Un cycle à briser
Le problème ne réside pas seulement dans les individus, mais aussi dans le système de recrutement et de nomination des responsables publics. Tant que les critères politiques et partisans primeront sur la compétence et l’intégrité, le pays risque de replonger, encore et encore, dans ce cycle où la corruption dévore les maigres ressources de l’État.
La vraie question, au-delà de l’affaire du MCFDF, reste entière :
Quand saurons-nous exiger, comme peuple, que l’honnêteté et la compétence deviennent enfin les seuls passeports pour entrer dans la gestion publique ?
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