Dans un contexte politique où les intérêts personnels priment souvent sur les valeurs humaines, la reconnaissance devient une question centr...
Dans un contexte politique où les intérêts personnels priment souvent sur les valeurs humaines, la reconnaissance devient une question centrale, parfois taboue. Un tweet engagé de Robens Jean, suivi d’un commentaire éclairant du Dr Schnider A. Exantus, Ph.D., a remis en lumière ce débat rarement abordé dans l’espace public : la reconnaissance est-elle une vertu politique ou un signe de faiblesse ?
La reconnaissance : un pilier de l’éthique humaine
Le philosophe romain Cicéron affirmait :
« La reconnaissance est non seulement la plus grande des vertus, mais aussi la mère de toutes les autres. »
Loin d’être une simple émotion, la reconnaissance incarne une responsabilité morale. Elle engage l’individu, surtout lorsqu’il est investi d’un pouvoir public, à se souvenir, à remercier, à honorer les soutiens et les sacrifices d’autrui.
Le paradoxe du pouvoir en Haïti
En Haïti, nombreux sont ceux qui atteignent les hautes sphères du pouvoir grâce à l’appui du peuple, de leaders communautaires ou de groupes d’influence. Mais une fois en poste, ces figures politiques oublient souvent d’où elles viennent, renient les alliances construites et se détachent de ceux qui les ont propulsées.
Ce manque de reconnaissance crée un vide moral dans la gouvernance et alimente la méfiance citoyenne. Il ne s'agit pas ici de parler de favoritisme, mais bien d'un principe fondamental : reconnaître les efforts, les mains tendues, les batailles menées ensemble.
Dire merci n’est pas un signe de faiblesse
La reconnaissance ne signifie pas soumission ni dette éternelle. Elle exprime un état d’esprit — une manière d’être au monde et à l’autre. Elle suppose l’humilité de savoir que personne ne réussit seul. Dans ce sens, un dirigeant reconnaissant est un modèle de maturité politique et de sens civique.
L’honnêteté, dans ce contexte, devient un acte de résistance contre l’oubli institutionnel et l’ingratitude politique. Elle fonde une nouvelle manière d’exercer le pouvoir, basée sur l’éthique plutôt que la stratégie pure.
Vers une culture politique fondée sur la mémoire
Haïti a urgemment besoin d’un nouveau contrat moral. Celui-ci ne peut être bâti que si les leaders apprennent à valoriser les engagements de ceux qui œuvrent en silence pour le bien commun.
Instaurer une culture de reconnaissance dans la gestion publique, c’est miser sur une gouvernance qui honore la mémoire collective, renforce le tissu social, et rétablit la confiance dans les institutions.
La reconnaissance n’est pas un luxe dans l’exercice du pouvoir, elle en est l’âme. Tant que nos dirigeants ne comprendront pas cela, la politique restera un terrain d’ingratitude, et la démocratie un rêve inachevé.
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