Par Me. Wilgens Milius, Président de l’OIMI (Organisation pour l’Identification et la Migration) En Haïti, le processus d’identification des...
Par Me. Wilgens Milius,
Président de l’OIMI (Organisation pour l’Identification et la Migration)
En Haïti, le processus d’identification des citoyens est non seulement archaïque, mais aussi profondément inefficace. À l’heure où de nombreux pays simplifient l’accès à l'identité légale, notre système repose encore sur une mécanique lourde, coûteuse et injustement complexe. Il est temps de repenser ce modèle.
Aujourd’hui, obtenir une pièce d’identité en Haïti, c’est entrer dans un véritable labyrinthe administratif. Tout commence par l’acte de naissance délivré par l’officier de l’État civil. Mais cet acte seul ne suffit pas. Il faut ensuite demander un extrait de cet acte, puis faire légaliser l’extrait auprès du parquet, du ministère de la Justice, et parfois même des Affaires étrangères. Ce processus n’est pas seulement absurde, il est profondément inefficace et chronophage.
Ce système brûle le temps et freine notre développement. Il pénalise les citoyens, notamment ceux des zones rurales, qui doivent parcourir de longues distances et dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas, simplement pour prouver leur existence. Il ouvre aussi la porte à la corruption et à l’exclusion sociale.
Dans une époque dominée par la technologie et la simplification des démarches administratives, Haïti doit moderniser son système d’identification. Il est inadmissible qu’une personne doive franchir autant d’étapes pour obtenir un document qui devrait lui être accessible de façon directe, rapide et sécurisée.
À l’OIMI, nous croyons qu’il est urgent d’instaurer un système numérique centralisé où chaque citoyen peut être enregistré dès sa naissance, et où ses données sont protégées, accessibles et reconnues sans avoir besoin de répétitions inutiles. Cela permettra non seulement de mieux identifier nos concitoyens, mais aussi de leur offrir un accès plus rapide à leurs droits civiques, sociaux et économiques.
L’identification n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental. Et quand ce droit devient un privilège réservé à ceux qui peuvent naviguer dans les méandres administratifs, c’est la démocratie elle-même qui est menacée.
Repensons, innovons, simplifions. Pour un Haïti plus juste, plus inclusif, et enfin tourné vers l’avenir.
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